Il se dit dans le milieu des affaires des portugais de France que certains distributeurs de produits portugais en gros ont commencé il y a presque trente ans sur les marchés avec un vieux fourgon.
Je ne sais pas si c'est vrai ou pas, la fait est que certains ont bien réussi dans ce milieu assez fermé.
Il y a vingt ou trente ans il était certainement plus facile financièrement de se lancer et certains de ceux qui en ont eu l'idée ont eu raison de le faire.
Aujourd'hui, il faudrait beaucoup plus d'argent, il faudrait aussi être bien rodé à la législation européenne alors qu'à l'époque tout passait, il suffisait d'être généreux à certains postes frontière.
Les importateurs (et distributeurs) de produits portugais se font concurrence mais ils s'achètent aussi de la marchandise entre eux, par camions entiers.
Ils vendent de la bière (Sagres et Super Bock en général), les "vinhos verdes" les plus connus (Casal Garcia, Gatão, Aveleda, Lagosta, Ponte de Lima, Ponte da Barca et parfois le Avarinho).
Ensuite, tout y passe. Des vins rouges de plus ou moins bonne qualité, surtout en "garrafões" de cinq litres, parfois de bonnes bouteilles de Douro ou des vins de Alentejo, les alcool les plus connus comme "Macieira" ou "Croft", ces eaux de vie qui n'ont de vie que le nom en raison de la quantité du volume vendu qui n'incite pas à la qualité.
Il ya a aussi les fromages, en général vache "prato" ou "bola flamengo". Ce dernier ressemble à l'Edam mais le goût est complètement différent et les portugais en raffolent. Les fromage de brebis ou de chèvre sont plus difficiles à trouver en raison du prix mais aussi parce qu'il n'y a pas de véritable réseau de distribution pour ces deux types de fromages.
De la charcuterie il y en a pour tous les goûts et de toutes les qualités. De la bonne et de la très mauvaise. De plus, certains produits de charcuterie entrent dans la composition de certains plats et il faut vraiment connaître ce produit pour savoir le cuisiner.
Selon les régions, la charcuterie subit des préparations différentes. Ainsi, une saucisse dans une région peut être fabriquée avec de la viande, des épices et de l'eau et dans une autre région la viande aura mariné dans le vin pendant plusieurs jours.
Et la morue alors ?
La morue c'est certainement le plus compliqué. Certains fournisseurs l'achètent directement en Norvège, par containers entiers à des prix très intéressants. Le détaillant, lui, ne prendra qu'une petite marge en raison de la concurrence mais aussi parce que c'est un produit d'appel pour le magasin.
La morue, il y en a de plusieurs tailles, de plusieurs qualités et parfois le même poisson a trois noms différents. Je reviendrai sur la morue dans un prochain billet. Le sujet est complexe et je n'aurais pas assez de place pour le traiter ici dans son intégralité.
Mais, de plus en plus, la communauté portugaise recherche des produis de qualité qu'elle voudrait payer le moins cher possible. la qualité a toujours un prix, en général élévé si celle-ci le justifie.
Les clients veulent du bon dans tous les produits que j'ai cités plus haut mais aussi pour les produits occasionnels comme le "bolo rei", le "pão de ló" et autres produits artisanaux.
En hiver, certains importateurs font venir en grande quantité "grelos", choux et à Pâques les rameaux d'oliviers par camions entiers. Cela se fait surtout en région parisienne, où la communauté portugaise est très importante (400 à 500 000 portugais).
Tout cela concerne les importateurs et distributeurs. Mais une autre sorte de commerces portugais s'est développée, ce sont les boulangeries-pâtisseries.
Ce sont certainement ceux qui gagnent le plus d'argent. Ils font du pain et des gâteaux de qualité, parfois introuvables ailleurs et que les importateurs ne peuvent pas faire venir en raison des délais de fraîcheur.
La plus connue est la société Canelas, en région parisienne, qui a depuis développé une activité de traiteur qui fonctionne extremement bien. Non seulement Canelas s'est engagé dans la voie de la qualité mais son service traiteur est aussi impeccable et digne des plus grands.
A Bordeaux, celui qui a envie de s'engager dans le commerce, je lui conseille cette option où il y a un véritable marché, aucune concurrence et tout à faire. Certaines entreprises françaises recherchent l'originalité, le dépaysement et je pense que le succès est assuré à condition, bien entendu, de savoir s'entourer de professionnels. Il ne s'agit pas d'avoir gagné de l'argent dans le bâtiment pour s'improviser boulanger-pâtissier ou traiteur.
La suite dans le prochain billet (noms, adresses, etc, etc).
Vous pouvez aussi poser vos questions dans les commentaires afin que j'essaie de répondre dans le prochain billet (encore cette semaine comme promis).